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TOUS ENTRE-PRENEURS

VISIONNAIRES DU 21eme siècle

 

OUSSAMA AMAR 

 

 

Co-fondateur, TheFamily

THE FAMILY, le génome d’un XXIe siècle entrepreneurial

 

 

Question: Quel modèle d’innovation pour le XXIe siècle? Est-ce qu’on fait de l’innovation comme il y a 10 ans?

 

Oussama Ammar: La grande différence est l’obsession du XXe siècle passé de résumer l’innovation à l’activité des départements de R&D. Aujourd’hui il y a plusieurs formes, plus subtiles, d’innovation qui dessinent déjà la puissance créatrice du XXIe siècle: l’innovation d’usage, de business model, de services. Nous assistons à une véritable démocratisation des enjeux d’innovation : tout le monde peut et a les outils nécessaires pour innover. Tous ne réussiront pas, bien sûr, mais les outils qui auparavant étaient à la portée d’un cercle des initiés formés dans ce but précis, sont aujourd’hui accessibles aux entreprises et aux individus. Il n’y a quasiment plus des barrières à l’entrée, et cette accessibilité s’accélérera encore plus avec les nouveaux modes de financement participatifs de l’innovation. On a déjà basculé d’un Âge de l’entrepreneuriat industriel, ensuite numérique au sens du développement des moyens numériques vers un Âge de l’usage de cette puissance de la transmission de l’information. L’information est une commodité. On peut par exemple même parler en termes de distance Google comme unité de mesure.

 

La compétitivité réside d’une part sur les capacités de mise à la disposition pour un client des grappes d’information dans une unité de temps la plus restreinte possible et cela indépendamment du lieu où le client se trouve. D’autre part, le cercle vertueux de la création de valeur est toujours d’atteindre le plus grand nombre, mais avec des produits et des services de qualité. Offrir le meilleur service possible, mais le rendre accessible au grand nombre des utilisateurs. S’il y a 20 ans le réseau de distribution était un véritable avantage comparatif pour certaines entreprises, aujourd’hui, l’accès aux marchés est ouvert grâce à la société numérique. Les avantages compétitifs se sont reportés sur le business model et la capacité de mettre en pratique des idées innovantes. Tout comme il y a quelques années les entreprises qui avaient des systèmes de comptabilité intelligents (comme ZARA) pouvaient en capitaliser comme avantage comparatif et qu’aujourd’hui ces logiciels comptables sont disponibles pour tous les entrepreneurs. Cette réduction des couts fixes est l’une des évolutions vers la disparition des barrières à l’entrée.

 

Question : Sur quoi vont reposer les avantages compétitifs des futurs succès story du XXIe siècle ?

 

Oussama Ammar : Sur la capacité d’exécution des projets innovants. Seuls certains grands groupes arrivent à scaler (en terme de « scale » distribution de masse) la qualité. Apple en est un exemple : distribution de masse d’un produit de grande qualité, même du luxe, je dirais. Il s’agit d’identifier ces « niches géantes ». Chaque fois qu’il y a une telle niche non pourvue encore, il y a là une opportunité pour un futur leader mondial qui peut être un grand groupe ou une PME ou une Start-up. Ce siècle remet à l’égalité les chances dans une compétition d’un grand groupe et d’une PME ou start-up, mais aussi une égalité de chances entre des spécialistes chevronnés et des jeunes créatifs qui peuvent vite valoriser leurs compétences, travail, talents. On voit bien que les secteurs qui avancent dans ces nouvelles logiques de création de valeur sont les secteurs de la musique, du jeu, du film qui est un terrain de jeu pour ces générations du XXIe siècle.

 

Question : Comment se préparer pour cette transition en cours vers de nouveaux modèles d’innovation et prendre part dans la croissance de demain ?

 

Oussama Ammar : Tout d’abord nous devons être conscients du vieillissement de certaines industries et de l’émergence des nouvelles. Les limites entre les secteurs sont poreuses et des filières entières sont en train de renouveler les modes de production et de vente englobant les services et les enjeux d’usage. Ainsi, les secteurs sont même difficiles à définir vu l’activité multisectorielle des entreprises comme par exemple Google. En effet, il n’y a plus le monopole de l’innovation sur un secteur précis. D’autre part, il y a plusieurs niveaux d’innovation : technologique, des services, d’usage, de business model et plusieurs typologies d’entrepreneurs aussi. C’est à ce niveau que TheFamily veut transmettre certaines valeurs propres à ce modèle français d’innovation qui est en train se configurer depuis quelques années. L’archétype de l’entrepreneur du XXIe siècle repose non pas sur des projets, mais sur des personnes, d’une unité par ces valeurs et capacités qui représente sa force. Ce siècle des tribus qui se reconnaissent par leurs choix et valeurs communes partagés au delà des frontières nationales ou autres différences est en train de réécrire la cartographie des marchés et donc des stratégies de création de valeur.

 

Question : Quels sont les avantages de ces modèles de création de valeur et qui sont les gagnants du XXIe siècle ?

 

Oussama Ammar : Anyone can be an entrepreneur au XXIe siècle ! Il s’agit tout d’abord d’un nouvel état d’esprit que chacun doit et peut intégrer : tout le monde peut essayer d’innover. Mais la sélection se fait plutôt par le faire que par l’intention. Il y a un retour à la radicalité de l’innovation grâce à ces attitudes de prise de risque par tous dans tous les domaines, ce qui accélère l’innovation dans des secteurs ou les leaders auraient pu vouloir ralentir l’innovation avec des innovations incrémentales pour capitaliser sur les investissements dans les grands moyens.

 

Question: Comment dépasser les asymétries des acteurs de l’innovation pour envisager un travail collaboratif entre les start-ups, les PME, les grands groupes, les chercheurs, les territoires innovants dans différents secteurs de la société ?

 

Oussama Ammar : Il y a certainement un problème d’asymétrie culturelle qui peut être une barrière à l’innovation et c’est pour cela qu’il faut absolument faire rentrer un nouveau code de valeurs à travers l’éducation entrepreneuriale. Les habitudes des chercheurs peuvent être adaptées aux enjeux du XXIe siècle sans espérer que tous vont choisir de participer à cette nouvelle dynamique de création de valeur avec les PME ou les start–ups. Il faut construire non pas un seul pont entre les différents acteurs de l’innovation, mais plusieurs ponts et surtout savoir que tous ne vont pas les emprunter. Il faut par contre leur donner cette chance pour la création de valeur partagée par l’innovation ouverte en faisant partager des compétences de plusieurs secteurs qui ne se retrouvent pas naturellement, mais juste conjoncturellement. Une culture ne change pas en masse. Si l’on arrive à encourager la collaboration de quelques chercheurs avec les start-ups, ils vont offrir la voie. C’est suffisant pour commencer la construction de l’Age entrepreneuriale du XXIe siècle. Les grandes initiatives ont toujours commencé avec un noyau dur qui développe couche après couche une véritable culture entrepreneuriale du XXIe siècle.

 

Question: Quelles nouvelles formes de gouvernance pour assurer la création d’une valeur partagée surtout dans les périodes de crise? Comment le modèle français d’innovation et création de valeur partagée évolue vers une co-gouvernance ?

 

Oussama Ammar : Le capital n’est plus une barrière à l’innovation et à la création de valeur ni les concurrents présents sur le marché. La concurrence passée ne compte plus, mais plutôt celle future. La notion de secteur aussi ne pose plus les mêmes problèmes de régulation des acteurs économiques parce que les entreprises innovent dans tous les secteurs qui leur semblent opportuns. Entre les deux modèles, l’un transactionnel et l’autre de relation préalable ou l’impact sociologique fort, on est en train d’évoluer vers une hybridation des approches qui replace la ville, le quartier, au centre des logiques de création de valeur. Les grands groupes n’ont plus la gouvernance de l’innovation à cause de la lenteur d’adaptation, mais aussi leurs trajectoires d’innovation trop cloisonnées sur des secteurs classiques qu’on fait évoluer de manière incrémentale.

 

Face à la violence des opportunités, les start-up, les PME réagissent avec la puissance de leur créativité, prise de risque et prochainement avec le nombre impressionnant qui peut avoir le poids et donc la crédibilité des nouvelles capacités de création de valeur partagée. La force d’innovation de ces tributs des entrepreneurs repose sur leur capacité d’évaluer et choisir d’ou le rôle central de l’éducation dès aujourd’hui. TheFamily prend avec plaisir ce pari du futur.

Lire l'interview dans le livre: 

"Tous Entre-preneurs ! La croissante du 21eme siècle a l'heure entrepreneuriale". Editions L’Harmattan, Dr. Florin Paun, 2014

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