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TOUS ENTRE-PRENEURS

VISIONNAIRES DU 21eme siècle

PHILIPPE ADNOT 

 

 

Sénateur Président du Conseil général de l’Aube

 

 

Question : Vous avez contribué à l’émergence d’une nouvelle dynamique d’innovation au niveau territorial. Est-ce qu’on fait de l’innovation comme il y a 20 ans ?

 

Philippe Adnot: L’ensemble de la société commence à percevoir le rôle majeur de l’innovation dans la compétitivité nécessaire à la conquête de parts de marché et donc, à la création de valeur et d’emplois. D’autre part, l’accélération de la mise en œuvre des innovations, qu’elles soient technologiques ou sociétales, oblige à la recherche de partenaires susceptibles de « booster », soit la consolidation d’innovations en cours, soit leur mise en œuvre. L’enjeu est donc de créer les conditions de rencontre entre acteurs qu’ils soient grandes entreprises, PME ou laboratoires.

 

Question : Comment aider ces acteurs divers de l’innovation soumis à « des Asymétries culturelles, de risques, de temporalité » à envisager des outils de compréhension et collaboration en dépassant ces blocages issus des pratiques héritées de la période des Trente Glorieuses ? Comment peut-on soutenir le développement d’un nouveau modèle d’innovation visant la création de valeur à travers ces approches entrepreneuriales ?

 

Philippe Adnot : Je pense qu’il n’y a pas qu’un seul modèle d’innovation, les start-up ont montré, dans certains domaines, qu’elles pouvaient accéder à des dimensions mondiales en très peu de temps. Pour autant, l’analyse objective nous montre que beaucoup d’innovations intéressantes ne seront pas mises en œuvre, car portées par des équipes trop petites, trop fragiles, trop lentes à trouver les fonds nécessaires pour monter des tours de table financiers. En pareil cas, deux hypothèses :

-        l’alliance avec des PME innovantes déjà bien installées pour lesquelles les portefeuilles d’innovation représentent un enjeu majeur et donc la garantie d’une mise en œuvre rapide,

-        ou bien l’alliance avec un grand groupe qui compte sur la réactivité et la souplesse d’une petite PME pour valider un processus innovant avec, pour ladite PME, le risque ou l’espérance d’être un jour rachetée.

Le risque le plus important étant que le grand groupe ait, au contraire, par cette alliance, seulement comme visée stratégique de neutraliser une innovation concurrente de la sienne.

Question : Pendant longtemps on a opposé les approches Tech Push aux approches Market Pull. Comment envisager l’innovation en partant des besoins du grand public à travers une « Hybridation Market Pull Tech Push » ? Les producteurs et les innovateurs devraient-ils à votre avis mobiliser davantage les outils de compréhension de la demande nationale et internationale révélant les besoins sociaux (par exemple l’outil créé en France d’évaluation de la maturité de la demande : Demand Readiness Level - DRL) ? Comment, par exemple, les directions des achats, deviennent-elles essentielles dans le processus d’innovation et dans la croissance du XXIe siècle ?

 

Philippe Adnot : Les directions des achats, dans le cadre de recherche permanente d’optimisation sont évidemment un point clé, mais ne sauraient être efficaces sans volonté collective des différents niveaux de management. Le bouillonnement créatif actuel, la rapidité des évolutions technologiques aident aussi à la mise en œuvre de solutions innovantes dans le management. Le rôle des gouvernements, des universités, des centres de recherche, des collectivités locales, est de créer l’environnement favorable (financier, juridique, organisationnel) et d’éviter les politiques contradictoires. Par exemple, en 2011 la création du fonds d’investissement de 400 millions d’euros pour le financement de la maturation de la recherche était une excellente initiative. Dommage qu’elle ait été contrecarrée par la diminution des avantages accordés au JEI (ceci a été corrigé depuis, mais la stabilité des règles dans l’écosystème de l’innovation, est un enjeu majeur). Ces fonds de maturation sont essentiels dans le dispositif. J’avais eu l’occasion, dans un de mes rapports au Sénat de montrer que « la vallée de la mort »  décrite pas nos amis d’outre-Atlantique, était une réalité et qu’un meilleur soutien à la preuve du concept était de nature à augmenter le flux des innovations transférables. Pour autant, il reste à alléger et à diminuer la pesanteur des organisations telles que les SATT si nous voulons réussir.

 

En conclusion, je pense que vitesse et ouverture sont des données essentielles qui doivent être portées par tous à tous les stades avec lucidité, car nous ne vivons pas dans un monde innocent.

 

Question : Serait-il possible de soutenir les acteurs de l’innovation à dépasser leurs « asymétries dans le processus d’innovation » pour créer des opportunités de travail collaboratif favorisant la création des emplois et des profits ? Quel est le rôle du territoire, comme « espace de confiance », pour favoriser ce processus d’innovation ?

 

Philippe Adnot : Je suis très fier, récemment, d’avoir pu aider une entreprise très innovante (dans le secteur du stockage d’électricité par volants d’inertie) à franchir différentes étapes de structuration (juridique, RH, implantation, partenariats) et de financement.

 

Lire l'interview dans le livre: 

"Tous Entre-preneurs ! La croissante du 21eme siècle a l'heure entrepreneuriale". Editions L’Harmattan, Dr. Florin Paun, 2014

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